Tubulines recombinantes : clés pour comprendre l’assemblage des microtubules des filaires

Le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) est un établissement public de recherche et d’enseignement supérieur consacré à l’étude de la biodiversité, de l’évolution et des interactions entre les organismes et leur environnement. Au sein du MNHN, l’unité MCAM (Molécules de Communication et Adaptation des Microorganismes) s’intéresse aux mécanismes moléculaires et physiologiques impliqués dans la communication et l’adaptation des microorganismes. L’équipe PPL (Parasites et Protistes Libres), intégrée à cette unité, étudie la diversité, la biologie et l’écologie des protistes et des parasites.

Les filaires causent des maladies tropicales graves affectant des millions de personnes. L'oxfendazole, un inhibiteur de polymérisation des microtubules, s'est révélé efficace in vivo contre ces parasites. Cependant, sa spécificité vis-à-vis de la tubuline filarienne par rapport à la tubuline mammifère reste à démontrer, ce qui est crucial pour garantir l'absence de toxicité chez l'hôte. L'objectif de ce stage est de produire les tubulines α et β filariennes en quantités suffisantes via deux systèmes d'expression hétérologue complémentaires : E. coli (production rapide et économique) et Leishmania tarentolae (maturation eucaryote fidèle). Le projet comprendra la purification des protéines recombinantes par chromatographie d'affinité, leur caractérisation par SDS-PAGE et Western blot, puis des tests de polymérisation in vitro en présence ou absence d'oxfendazole. Ces expériences permettront de comparer directement l'effet de l'oxfendazole sur les tubulines filariennes et mammifères, validant ainsi la spécificité du composé. Ce projet combine biologie moléculaire, biochimie et biophysique, offrant une formation complète sur un enjeu thérapeutique majeur pour les maladies parasitaires négligées.

Formation : M2 en biochimie, biologie moléculaire, biotechnologies ou parasitologie.

Compétences souhaitées : Expérience pratique en production et purification de protéines recombinantes, maîtrise des techniques de biologie moléculaire (clonage, transformation, culture bactérienne), et des méthodes biochimiques classiques (chromatographie, SDS-PAGE, Western blot).

Qualités : Rigueur expérimentale, autonomie, esprit analytique et persévérance (projet ambitieux visant à produire des tubulines fonctionnelles capables de polymériser). Une expérience avec les systèmes d'expression hétérologue (E. coli ou Leishmania) et un intérêt pour les maladies parasitaires seraient des atouts.