Coronavirus et... doctorat ?

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L'actualité est monopolisée par la propagation rapide du coronavirus SARS-CoV2/COVID19 dans le monde entier. En quelques semaines, les hôpitaux se sont mis en alerte, le mot « quatorzaine » a été inventé, la production industrielle et les échanges internationaux se sont effondrés, l’économie mondiale a été prise de vertige, les bourses ont dévissé de New York à Tokyo…

 

Je remarque toutefois un effet réconfortant : les experts ont de nouveau droit aux attentions des journaux, des chaînes info et des réseaux sociaux. Les interventions quotidiennes du Pr. Jérôme Salomon, Directeur Général de la Santé, médecin et PhD, spécialiste des maladies émergentes, donnent le tempo de l’épidémie. Le chercheur Bruno Canard est interviewé par Le Monde. Et Tania Louis, lauréate du concours de pitch professionnel de l’ABG en 2015, vient de dépasser les 10 000 followers pour ses chroniques sur Twitter, consacrées au coronavirus.

 

Lorsque chacun se sent menacé à très court terme pour sa santé, l’expertise retrouve toute sa valeur et la rigueur scientifique impose à nouveau le respect. Quand aurons-nous un médicament ? Un vaccin ? Quel contraste frappant avec le scepticisme qu’affronte la recherche sur le changement climatique, une menace plus pernicieuse mais aux effets plus graves encore…

 

Cette épidémie émergente, qui ne sera pas la dernière, nous montre qu’il n’est pas de réaction rapide à un problème nouveau sans une accumulation de connaissances a priori, fruit de longues années de recherche fondamentale. Les rétrovirus n’étaient plus très à la mode en 1980, et le SIDA est arrivé. Malgré le SARS et le MERS, les coronavirus n’étaient pas non plus très à la mode en 2019.

 

Et c’est là que la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche est très attendue. Saura-t-elle redonner de la liberté aux chercheurs pour explorer sereinement des axes de recherche dont les applications semblent ténues ? Saura-t-elle dynamiser les liens entre recherche publique et recherche privée, recherche « fondamentale » et recherche « appliquée » ? Saura-t-elle, enfin, revaloriser cette étape cruciale du développement de l’expert qu’est le doctorat ?

 

Les docteurs ont un grand rôle à jouer dans notre société, pour la recherche et la R&D bien sûr, mais aussi pour éclairer la décision publique, transmettre les connaissances scientifiques au plus grand nombre, traquer les fake news sans relâche, ou encore inventer les méthodes et les métiers de demain. C’est la belle mission de l’ABG que de les y aider, mission dans laquelle toute son équipe est pleinement investie, avec le soutien précieux de ses administrateurs, financeurs et clients.

 

Vincent Mignotte
Directeur de l’ABG