Demain, j’ai un entretien important…

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Vincent Mignotte - Directeur

Un matin, il y a plusieurs années, j’entends mon voisin hurler à sa femme : « Bon sang, où as-tu mis ma chemise blanche ? Ce matin je vois mon plus gros client, je suis en retard, il va me déchirer ! ». J’en déduis qu’il se sent plus important que sa femme… mais beaucoup moins que son client. Et dans l’instant qui suit, j’imagine avec un petit sourire le déroulement de son rendez-vous…

Demain, vous avez un entretien important. Par un collègue, vous avez réussi à obtenir un entretien de réseau avec la Directrice générale d’une entreprise de votre domaine ; ou bien le DRH d’une filiale d’un grand groupe vous a convoqué car vous êtes en « short-list »… En tout cas, l’enjeu est important. Vous avez fait votre « homework » sur l’entreprise, ses résultats, sa stratégie, l’organigramme, le poste cible et son contexte, le profil de la personne que vous allez rencontrer, vous avez peaufiné votre manière de vous présenter… Mais au fond, comment vous sentez-vous ?


A l’approche de cette rencontre, vous pouvez être en confiance, plutôt bien dans votre peau, bref vous n’êtes pas là par hasard (nous dirons que vous vous considérez comme « OK ») – ou bien vous pouvez avoir le sentiment de ne pas être à la hauteur, d’être insignifiant, ou mal préparé, à mesure que le stress s’installe (nous dirons que vous vous considérez comme « non OK »).

Tout ceci est trivial, me direz-vous. Mais comment voyez-vous votre interlocuteur ? Si vous pensez, avant de le rencontrer, qu’il est un professionnel aguerri, honnête, qui connaît bien son métier, vous le voyez comme « OK » ; si par contre vous vous dites « c’est sans doute un de ces DRH bas-du-front qui ne connaissent rien à la Science » ou « cet entretien a pour but de me coincer » ou encore « cette femme dirige une boîte de 5000 personnes, elle va me prendre de haut » vous le voyez comme « non OK ».

Lorsque nous sommes stressés, nous pouvons facilement considérer que notre valeur est supérieure ou inférieure à celle de notre interlocuteur, et cet état d’esprit affecte obligatoirement la tournure de l’entretien, dès les premières secondes. Si vous avez déjà fait la queue devant un guichet de la Sécurité Sociale ou des Finances Publiques, vous savez de quoi je parle… Mais pour revenir à votre entretien, tous les recruteurs professionnels savent repérer les signes d’agacement, d’impatience ou, à l’inverse, de manque d’assurance.

Le pire serait évidemment de vous sentir « non OK » et d’avoir le même sentiment sur votre interlocuteur : « il faut vraiment que je sois stupide pour venir me fourrer dans un guêpier pareil… ». Heureusement c’est plutôt rare !

Quoi qu’il en soit, le meilleur moyen de créer les circonstances les plus favorables est de considérer que l’entretien qui va avoir lieu se tiendra entre deux professionnels, qui aiment leur métier et possèdent chacun des compétences, des besoins, des enjeux et des projets. Votre clarté, votre enthousiasme et votre capacité à écouter et faire progresser l’échange seront vos meilleurs ambassadeurs.

Alors quand l’assistante viendra vous chercher, dites-vous simplement « Je suis OK, il est OK »…