Devenir entrepreneur avec un parcours SHS

Spécialisée en histoire de la presse, Suzanne Dumouchel souhaitait faire de la recherche en littérature mais elle regrettait le cloisonnement de ce domaine. Enseignante et chercheuse, elle a toujours soutenu l’idée de l’employabilité des docteurs par les entreprises. Elle a donc monté divers projets valorisant les compétences des chercheurs en entreprise en tant que consultante et formatrice.

Aujourd’hui Suzanne Dumouchel se lance dans l’aventure de la création d’entreprise. Après avoir été consultante auprès d’entreprises,  elle est cofondatrice depuis 2010 du site web communautaire « Aujourdhuidansmarue ». « Je n’avais jamais envisagé de monter mon entreprise, commente-t-elle, mais lorsque l’idée est là, on ne peut que s’engager dans l’aventure ». Ce site web a pour objet de favoriser les interactions de proximité en recréant du lien social. Les membres du site peuvent accéder instantanément à toutes les informations et actualités de leur quartier. Sept mille Parisiens de 11 arrondissements de Paris ont d’ores et déjà été séduits par le concept.

La start-up « Aujourdhuidansmarue » est en incubation à l’Université de Paris XIII. « Nous sommes le seul projet SHS de l’incubateur » reprend Suzanne Dumouchel. Elle a présenté son entreprise à Christophe de Margerie, PDG de Total et à Yvon Gattaz, créateur de l’association Jeunesse et Entreprise, lors de la visite de l’incubateur le 15 octobre. « Les docteurs en sciences humaines ne sont pas en marge du monde économique mais au contraire pleinement acteurs » résume Suzanne Dumouchel.

« L’apport des jeunes chercheurs en sciences humaines en entreprise est vraiment sous-estimé. Non seulement ils ont des compétences indéniables en expression orale et écrite mais ils savent aussi interpréter les faits, faire du lien entre eux, anticiper, gérer des projets de grande ampleur. Ils savent appréhender les transformations de la société. Cette capacité à interpréter les signaux faibles d’évolution est indispensable aux entreprises en quête d’innovation » conclut Suzanne Dumouchel.