Vincent Mignotte - Directeur
Jacques Friedel, décédé le 27 août 2014, était le descendant d’une longue famille de scientifiques, qu’il a décrite dans ses mémoires « Graine de Mandarin ». Il a été lui-même un des maîtres de la science française dans l’immédiat après-guerre, à une époque où un certain retard nécessitait d’être comblé. Et il fut l’un de ceux qui participèrent à cette mission nationale, tant par ses travaux personnels que par son enseignement (il fut un des pères du troisième cycle de physique des solides) et par son influence. Outre ses élèves directs, il conseillait un grand nombre de jeunes physiciens et la file d’attente devant son bureau était proverbiale. Son prix Holweck en 1964, sa médaille d’or du CNRS en 1970, son élection à l’Académie des Sciences en 1977 qu’il a ensuite présidé en 1993-94, ses nombreux titres étrangers, dont nous ne citerons que la qualité de membre de la Royal Society britannique et de la National Academy of Sciences aux USA, l’honoraient comme scientifique, mais ses qualités humaines étaient, si cela est possible, encore plus remarquables.