Parole de docteur : s'expatrier en Allemagne pour son post-doc

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Isabelle Arnoux, 

 

 

Au moment de soutenir ma thèse, une question fatidique ne cessait de revenir : « que faire après ? ». Personnellement, j’ai eu la chance de réaliser ma thèse dans d’excellentes conditions. Cette expérience positive dans la recherche académique combinée avec ma passion pour les sciences fondamentales m’a confortée dans mon désir d’entreprendre une carrière dans ce domaine. Ainsi, je décidais de me lancer dans un post-doc à la suite de ma thèse. J’ai donc élaboré un plan d’action afin de satisfaire mes attentes et de construire un parcours en accord avec mes objectifs à long terme. Dans un premier temps, j’ai défini mon projet postdoctoral en fonction de mon intérêt pour certains sujets et des techniques que je souhaitais apprendre. Sur les conseils de mon directeur de thèse, j’ai également tenu compte des actualités de mon domaine, i.e. les neurosciences, pour développer un projet dans l’ère du temps. Cet aspect peut être important lorsque l’on est amené à rechercher un financement car les institutions préfèrent investir dans un sujet innovant et prometteur plutôt que dans une thématique déjà bien couverte. Ensuite, il faut trouver où réaliser ce projet. Pour ma part, je désirai acquérir une expérience internationale et tester un autre système de recherche. Je voulais découvrir comment fonctionne la recherche dans un autre pays, les relations humaines, les moyens alloués… 

 

MOBILITÉ


Quelles étaient vos motivations pour partir à l’étranger ?

J’ai décidé de m’expatrier en Allemagne pour des raisons familiales et parce que ce pays investit massivement dans la recherche et le développement. L’Allemagne offre de nombreuses opportunités pour les jeunes chercheurs de réaliser leur post-doc à l’université, dans les institutions de recherche non-universitaires (par exemple : Fraunhofer-Gesellschaft, Max-Planck-Gesellschaft et Helmholtz Association), ou en entreprise.

J’ai envoyé mes candidatures à trois laboratoires différents dans la région de Francfort incluant des universités et l’institut Max-Planck. Les directeurs de laboratoire m’ont ensuite conviés à visiter leur laboratoire et à donner un séminaire afin de présenter mon travail de thèse. Cela fut une excellente opportunité de rencontrer les personnes, discuter d’un éventuel projet, de voir les équipements, d’échanger avec les autres membres du laboratoire… Ces entretiens sont aussi une bonne occasion pour les chefs d’équipe de juger si le candidat est compétent et s’il aurait sa place au sein de son laboratoire.

Après ces visites, j’ai pris la décision de rejoindre le groupe qui me plaisait le plus pour ces qualités scientifiques et humaines. Je pense qu’il est important de pouvoir facilement échanger avec ses collègues, surtout lorsque l’on est nouveau et qu’on ne connait pas encore le mode de fonctionnement du laboratoire et de l’Institut.

Lorsque j’ai rejoint mon laboratoire de post-doc, le sujet sur lequel j’allais travailler avait déjà été défini pour recevoir ce financement européen. Néanmoins, après avoir obtenu les premiers résultats, j’ai pu explorer certaines pistes qui n’avaient pas été inclues dans le projet initial et qui semblaient prometteuses. J’ai la chance de pouvoir travailler en parfaite autonomie et de discuter régulièrement mes résultats avec mon responsable et lors des réunions du laboratoire ou d’institut. Je n’ai pas ressenti de pression particulière concernant la publication de mes données. Mais cela dépend de la situation du laboratoire et il y a un peu moins de pression lorsque des gros financements sont déjà alloués et que certains projets sont au stade dans en cours de publication.

En conclusion, mon stage postdoctoral fut bénéfique et je ne regrette absolument pas de l’avoir réalisé en Allemagne. Ce séjour à l’étranger m’a permis d’expérimenter un autre mode de fonctionnement et de rencontrer des personnes formidables. Ce fut une expérience épanouissante et formatrice que je conseille aux futurs diplômés français.

Mentionlégales : Je travaille pour le centre universitaire médical de Mayence et les opinions exprimées ici sont personnelles et non celles de mon employeur