She's leaving home

Propos recueillis par E. Jardin

Témoignage de Sarah Belair, Docteur en chimie, Chercheur chez Johnson Matthey.

Il y a pile quatre ans, je soutenais ma thèse en chimie analytique sur «la modélisation thermodynamique de nitrates de lanthanides et d’actinides par des extractants organophosphorés». A cette époque, je voulais à tout prix devenir MCF, mais je n’ai pas eu de poste malgré mon obstination.

Début 2006, un post-doc, un contrat d’ATER, un CDD et quatre campagnes de recrutement plus tard, je fais une croix sur une carrière académique et je cherche un poste dans le privé. En janvier, je participe à l’ABG à l’atelier « Se présenter dans le privé » animé par J.-P. Hermann en anglais. Entre janvier et juin, je passe des entretiens dans trois entreprises, sans succès et sans avoir une seule explication sur les raisons de mes échecs. Je commençais sérieusement à perdre confiance en moi.

Fin mai, malgré mon faible niveau en anglais, je trouve le courage de répondre à une offre d’emploi chez Johnson Matthey. La semaine suivante, me voilà à Reading (banlieue ouest de Londres) pour passer les entretiens. La même journée, je rencontre la DRH, le manager de l’équipe et le responsable technique. Je n’en menais pas large. Or, en dépit de mes inquiétudes, mon niveau d’anglais n’a pas été un obstacle à mon embauche car j’ai été recrutée par rapport à mes compétences scientifiques qui collaient parfaitement avec le profil recherché. Lors des entretiens, ils se sont assurés que j’étais bel et bien l’auteur des publis figurant sur mon CV. Ils ont aussi vérifié que j’avais fait les manipes pendant ma thèse en me posant quelques questions techniques.

Après quatre années de galère en France, je suis ravie de pouvoir continuer mes recherches en Angleterre.