La Californie

Evelyne Jardin

Dominique Blanchard est parti en post-doc dans une entreprise de biotech. En sept ans, dans la baie de San Francisco, il a connu trois entreprises.

Je suis arrivé chez DNAX-Schering-plough Biopharma suite à une offre publiée dans Nature. Chose rare, j’ai pu travailler en entreprise avec un visa J1. DNAX comptait 240 personnes de 40 nationalités différentes dont beaucoup baragouinaient l’anglais, comme moi. C’était une ambiance géniale avec un fort degré d’innovation tiré par les post-doc (le tiers de l’effectif de l’entreprise). Je suis resté 3 ans avec une réorientation de mon post-doc en 2001 car DNAX a dû se focaliser sur le développement de molécules thérapeutiques. Du coup, j’ai basculé de la recherche au développement. A la fin du contrat, j’ai regardé les opportunités en France mais sans proposition concrète, j’ai décidé de profiter des offres qui m’étaient faites dans la région de San Francisco. J’ai rejoins la société Exelis (500 personnes) où j’ai pu manager des projets très amont et ce, jusqu’à l’entrée en clinique. Je suis ensuite parti chez Genentech qui fonctionnait sans réel management de projet, sur le style de la boîte à idée et avec un processus darwinien de sélection des projets. C’était bouillonnant et parfois brouillon, mais incroyablement stimulant.

En sept ans d’expérience professionnelle aux EU, j’ai été confronté à différentes méthodes pour pousser une molécule en clinique. Aucune n’est meilleure qu’une autre, me semble-t-il, chacune est adaptée à une structure, à une histoire, à des ressources humaines.

Enorme avantage : en Californie, on peut travailler dans des équipes multiculturelles très ouvertes d’esprit et assumer de fortes responsabilités très tôt. La hiérarchie n’y est pas absente mais elle est réduite et la communication interpersonnelle va du bas en haut de l’organigramme. En France, les cloisonnements sont plus forts et parfois, ralentissement l’avancement des projets.