Passeur de frontières

E. Jardin

« Anthropologue douanier », Lance Thompson l’affiche sur sa carte professionnelle. Entre l’anthropologie et les affaires douanières, quels rapports ?

Après un Bachelor of Arts en littérature française avec une double sous-spécialisation en anthropologie et beaux-arts, Lance Thompson désire poursuivre ses études mais aux Etats-Unis, « c’est très cher et les chances d’obtenir des financements pour ce type de formation peu professionnalisante ne sont guère élevées », alors Lance décide de partir en France. Il s’inscrit à l’université de Nice en Licence et monte à Paris pour son DEA. Stagiaire au CNRS dans le laboratoire d’anthropologie urbaine et inscrit à La Sorbonne pour son doctorat, il mène ses recherches sur les Américains à Paris.

Frappé par la limite d’âge et sans grand soutien après sa thèse, la carrière académique lui échappe. Repartir aux Etats-Unis ? Lance n’a pas envie. C’est la découverte d’un terrain exotique qui le titille. « Tous mes terrains s’étaient passés en ville. Je voulais vivre une autre expérience, un peu comme ces urbains qui partent faire du fromage de chèvre en Lozère », explique-t-il en souriant. Il pose sa candidature pour un poste d’enseignant en anglais au Japon et atterrit à Hokkaido dans un village reculé. Trois années plus tard, le japonais en plus dans ses bagages… Lance rentre en France.

Un colloque, du réseau
« De retour, je fais face au même problème qu’à mon départ : l’absence de réseau », se souvient Lance qui doit trouver le plus rapidement possible un emploi. Pour se mettre un pied à l’étrier, il s’inscrit dans une formation en alternance et trouve un stage chez l’Odasce, une association spécialisée en douane. En plus des cours de commerce et de management, de la découverte de l’univers de la douane, Lance a l’occasion d’organiser un colloque où il rencontre le PDG de Conex, M. Gruson. Le mois suivant, il est convoqué. L’anthropologie et le travail ethnographique piquent la curiosité de M. Gruson qui l’embauche directement en CDI.

Pourquoi Lance ? Pour sa maîtrise de trois langues, c’est sûr mais aussi pour son point de vue d’anthropologue formé à une appréhension non ethnocentrique des cultures douanières. Autant d’atouts forts précieux pour développer les activités internationales de Conex, car telle est la mission qu’on lui a confié.

Dates clef
2000 : doctorat en anthropologie
2001-2004 : enseignant au Japon
2005 : formation en alternance avec stage chez l’Odasce
2006 : CDI chez Conex