Campus France Canada

Clarisse Faria-Fortecoëf

Un dossier publié à l’occasion de la journée Canada organisée conjointement par le Service Culturel de l’Ambassade de France à Ottawa et l’Agence Campus France, le 9/10/2012 à Paris et dont l’objectif était de favoriser une meilleure connaissance du système d’enseignement supérieur et de recherche canadien et d’encourager la coopération universitaire et scientifique avec le Canada (hors Québec).

Le Canada est le 11e volume de la collection Dossiers de Campus France dont le but est celui d’offrir un panorama local en matière d’enseignement supérieur, de décrire le dispositif français de promotion de l’enseignement supérieur dans le pays et de montrer dans quel contexte concurrentiel ce dispositif se déploie.

Quelques éléments de contexte
L’enseignement supérieur au Canada est un système décentralisé composé d’universités, de collèges et d’établissements polytechniques. La majorité des universités canadiennes sont publiques et les établissements privés sont en grande majorité à but non lucratif.
Les universités dispensent des programmes de Licence (Bachelor - trois ou quatre ans d’études), de Maîtrise (Master – au moins 1 an à temps plein) et de Doctorat (Ph.D. – d’une durée de 4 ans à temps plein, souvent 5) dans des domaines aussi variés que les affaires, l’astronomie, la génétique et les beaux-arts.
Elles sont regroupées pour celles qui offrent des programmes doctoraux et disposent d’importants dispositifs de recherche, au sein du "groupe des 15" ou "U15" : Dalhousie University, McGill University, McMaster University, Queen’s University, Université d’Ottawa, Université de Montréal, Université Laval, University of Alberta, University of British Columbia, University of Calgary, University of Manitoba, University of Saskatchewan, University of Toronto, University of Waterloo, Western University.

En terme de financement, le contexte général de désengagement du secteur public (en 2009 par exemple, les universités et collèges canadiens étaient financés à 46 % par le secteur public, contre 54 % en 2005), oblige les universités à se tourner de plus en plus vers des sources de financement privé. Deux mécanismes ont été ou sont principalement utilisés : l’augmentation des frais de scolarité (+ 8,4 % en moyenne entre 2009 et 2011) et le recours à la levée de fonds privés en provenance d’entreprises, de fondations, mais aussi de particuliers, dont les anciens élèves ou alumni (les notes de Campus France, "Le rôle de la philanthropie dans le financement des universités canadiennes", n° 39, octobre 2012).

Au niveau de la recherche, les universités canadiennes ont effectué environ 37 % (20,7 % en France) des activités de Recherche et Développement (R&D) du pays et jouent un rôle fondamental dans le transfert des technologies et de la mise en application commerciale des découvertes effectuées en laboratoire. La plupart des universités sont ainsi, dotées d’un service dédié à la commercialisation de la recherche, à l’incubation d’entreprises, voire d’un parc technologique pour permettre la mise en relation directe des chercheurs et des industriels.

Dimension internationale et mobilité
Dans un contexte de concurrence mondiale et de forte concurrence entre universités canadiennes pour attirer les meilleurs étudiants et enseignants-chercheurs, la capacité à proposer des cursus intégrant une composante internationale tend à devenir un avantage non négligeable.

Dans le cadre du développement de la coopération universitaire et scientifique franco-canadienne, l’Ambassade de France met en œuvre des programmes comme le Programme "Missions et Invitations" visant à soutenir la mobilité des enseignants-chercheurs français vers le Canada ou canadiens vers la France, par la prise en charge des frais de déplacement et, dans certains cas, de per diem.
Les programmes proposés, dont la gestion est assurée en étroite collaboration avec l’Agence Campus France, seront accessibles prochainement sur un portail de candidature en ligne.

Le FFCR (Fonds France Canada pour la Recherche) est le principal outil de soutien à la coopération scientifique entre la France et le Canada, et  regroupe aujourd’hui les 19 principales universités de recherche canadiennes, les Ministères français des Affaires Etrangères et celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Par ailleurs, l’Ambassade de France au Canada a fait du développement des thèses en cotutelle (actuellement environ 70 conventions individuelles de cotutelles France / Canada "hors Québec" signées ou en préparation), un des axes majeurs de sa politique de coopération universitaire et scientifique, en tant que moyen de renforcer et pérenniser les partenariats entre les deux pays.

Perspectives
La journée pays Canada du 9 octobre 2012, a notamment permis de réfléchir à la place des universités dans leur environnement économique en particulier les relations entre la recherche et l’innovation, les transferts de technologie, ou le recours à la levée de fonds privés ou fundraising.

En terme de coopération universitaire en 2012-2013, cela se concrétisera notamment, par le lancement par le service culturel de l’ambassade de France d’une initiative autour des industries numériques, pour la mise en place d’un programme de mobilité cofinancé entre établissements français et canadiens actifs dans l’enseignement et la recherche sur cette thématique.