Charbon actif

Evelyne Jardin

Edith Fardet est docteur en chimie physique de l’université de Bourgogne. Depuis deux ans, elle a intégré une PME bordelaise spécialisée dans le recyclage de biomasse et  déchets, qui produit de nouveaux matériaux carbonés.

Grâce à un co-financement régional et en liaison avec l’Institut français du pétrole (IFP), Edith menait pendant sa thèse des recherches sur la séparation de molécules gazeuses pour des nouveaux carburants sur des matériaux poreux (zéolithe pour filtration des hydrocarbures, des composés organiques volatils et des odeurs). Sans réelle passion pour l’enseignement, elle se voyait déjà dans une entreprise comme Veolia ou Degrémont, mais l’insertion s’avèrera plus difficile que prévue. Après une période de chômage, Edith accepte un post-doc de huit mois à l’Insa de Toulouse pour « passer du gaz au liquide, sur le traitement des eaux par charbon actif».

Les réseaux virtuels, çà marche
Son portefeuille de compétences enrichi, Edith repart en chasse: envois de candidatures spontanées, réponses à des offres affichées sur Monster, l’Apec ou l’ABG, formation ANPE sur l’utilisation du réseau, cette dernière lui donne l’idée de laisser son CV sur Viadéo « avec le mot clef charbon actif »… Les efforts déployés finissent par payer. Le fondateur de Thermya qui détient un procédé unique (dépôt de brevet en 1996) pour résoudre le problème de l'élimination des bois traités, comme les poteaux téléphoniques, les traverses de chemin de fer ou encore les bois de démolition, l’appelle après leur mise en contact via Viadéo. Il désire la rencontrer, vite. « Une semaine plus tard, se rappelle Edith, je visitais l’entreprise et mon patron me présentait les problèmes à résoudre et les objectifs de la mission. J’avais quelques idées mais, échaudée par un précédent entretien dans une start-up où mes idées avaient été utilisées sans être embauchée, je suis restée assez prudente en donnant des suggestions générales. Il m’a proposé de signer un CNE qui s’est transformé en CDI depuis avril dernier».

R&D, science et clients
Sur quel poste a-t-elle été engagée ? « Je suis responsable développement produits ce qui signifie que je fais l’interface entre les clients industriels dont je dois évaluer les attentes techniques en matière première, puis notre R&D pour développer de nouveaux produits carbonés et donc adapter les procédés existants, et enfin des laboratoires publics en m’appuyant sur leur expertise», explique Edith. Elle surveille de près l’évolution de la réglementation européenne et nationale relative à la commercialisation des matières recyclées.

Obligatoire le doctorat ? « Oui affirme Edith, car mon travail nécessite de maîtriser divers aspects techniques très complexes et de pouvoir en discuter avec des spécialistes».

Mini CV

2004 : Doctorat en chimie physique, Université de Bourgogne
2005 : Ingénieur de recherche, Insa de Toulouse
2006 : Responsable développement produits, Thermya à Bordeaux