Enquête : les Cifre, 25 ans après

Laurent Cousin

L'Association nationale de la recherche et de la technologie publie une enquête sur le devenir professionnel des anciens doctorants ayant bénéficié du dispositif CIFRE, depuis sa création en 1981.

L’appréciation générale de la formation doctorale accompagnée par le dispositif CIFRE est globalement positive chez les personnes interrogées. Ainsi, 86 % des docteurs (1769 sur 2061) et 77 % de ceux qui n’ont jamais soutenu (95 sur 124) considèrent que la formation doctorale a servi leurs ambitions professionnelles, surtout en début de carrière. Cependant, seuls 73 % des docteurs, et 61 % de ceux qui n’ont jamais soutenu, conseillent à un jeune diplômé de niveau M de poursuivre en formation doctorale.



Accès rapide à l'emploi et reconnaissance salariale
Cette bonne appréciation générale est bien servie par le taux d’emploi et la rapidité d’accès à l’emploi : 96 % ont accédé à l’emploi en un an au plus, dont 90 % en un maximum de six mois. Plus de six docteurs sur dix ont été recrutés dans l’entreprise (42 %) ou le laboratoire (16 %) partenaire de la CIFRE, les autres étant recrutés ailleurs. Par symétrie, quatre sur dix ont trouvé rapidement un autre employeur. Ils travaillent pour près de 90 % en France, dont près d’un tiers en Ile‐de‐France.

Du côté des salaires, une personne interrogée sur deux de moins de 35 ans a une rémunération annuelle brute comprise entre 25 k€ et 40 k€ et environ un tiers entre 40 k€ et 60k€. La discipline d’origine joue assez peu. Pour les générations les plus anciennes, entre 20 et 30 % des docteurs gagnent plus de 60 k€.



Notons que quatre docteurs sur dix déclarent avoir constaté une certaine méfiance relative au doctorat de la part des milieux entrepreneuriaux, notamment lors de l’embauche, avec un effet plus marqué pour les docteurs en sciences économiques, humaines et sociales (53 %).



La Convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) a été mis en place pour participer à l’accroissement de la recherche dans les entreprises françaises. Elle comprend une aide financière pour les entreprises qui embauchent un doctorant, en CDI ou CDD, dont la mission professionnelle constitue l’objet de sa thèse. Cette dernière est encadrée par un laboratoire de recherche académique reconnu et le doctorant est parallèlement inscrit dans une école doctorale.




Méthodologie. Un questionnaire, d’une trentaine de questions, élaboré par l’ANRT, a été mis en ligne du 13 mai au 4 juillet 2008. Plus de 12 000 personnes ont été interrogées pour un taux de réponse de 22 %.