Insertion professionnelle des docteurs : l'analyse du CAS

Webmaster

On vous l'a dit et redit : les diplômes protègent du chômage. Et plus votre diplôme est élevé moins vous avez de chance de connaître le chômage à la sortie. Seulement voilà, depuis une dizaine d'années, le doctorat échappe à la règle, affichant un taux de chômage de 10% contre 7% pour les titulaires d'un diplôme de niveau Master. Mohamed Harfi et Laudeline Auriol, du Centre d'analyse stratégique (CAS) se sont penchés sur ce qui constitue bel et bien une exception française.

Ne vous laissez pas arrêter par ce point de départ un peu décourageant : cette note est tout de même l'occasion d'établir un certain nombre de constats intéressants et plus nuancés qu'il n'y paraît :
Rappelant l'importance des enjeux - l'image de la science auprès des jeunes et la qualité des recrutements futurs, l'image internationale de la science française, la capacité d'innovation et la compétitivité de notre pays dans l'économie de la connaissance, rien que ça !- Mohammed Harfi et Laudeline Auriol formulent 5 propositions :
  1. Améliorer l'information des établissements et des étudiants, notamment en associant davantage des acteurs privés à la production de données régulières, par disciplines, sur les besoins de recrutements et sur l'insertion professionnelle des docteurs.
  2. Réaffirmer le rôle central des PRES dans la coordination et la régulation de l'offre de formation doctorale, notamment en favorisant le transfert au PRES de la compétence de délivrance des diplômes et des moyens de financement des contrats doctoraux.
  3. Associer davantage les grandes écoles aux formations doctorales, pour permettre à davantage d'ingénieurs de préparer un doctorat.
  4. Améliorer la proportion de thèses financées, notamment par les entreprises : d'une part en fixant un objectif aux universités dans le cadre de leur contractualisation avec l'État ; d'autre part, en imaginant un dispositif permettant à une entreprise de financer une thèse en contrepartie d'un engagement du doctorant à demeurer quelques années dans l'entreprise après son embauche.
  5. Reconnaître le doctorat dans les conventions collectives, notamment les grilles salariales.
Et vous ? Que pensez-vous de ces propositions ? N'hésitez pas à nous proposer vos commentaires ci-dessous.

Source : Les difficultés d'insertion professionnelle des docteurs : les raisons d'une « exception française » , Mohammed Harfi et Laudeline Auriol, Note de veille n°189, juillet 2010, Centre d'analyse stratégique.