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Les défis et perspectives de la valorisation de la recherche publique en France : un panorama complet

La valorisation de la recherche publique est stratégique : elle dynamise l’innovation, le transfert technologique et l’écosystème entrepreneurial français. Un récent rapport parlementaire dresse un panorama détaillé de l’écosystème, de ses dispositifs, succès, et défis. Voici l’essentiel, illustré !


Recherche collaborative et simplification : une dynamique à amplifier

Évaluation, pilotage et structuration du système

Acteurs majeurs : progrès, limites et mutations du modèle

Freins structurels et leviers pour accélérer l’impact

Perspectives et recommandations


Recherche collaborative et simplification : une dynamique à amplifier

La recherche collaborative, moteur d’innovation

Les partenariats public-privé (Carnot, LabComs, IRT, PRCE...) jouent un rôle clé pour stimuler l’investissement privé et l’innovation. Pourtant, la multiplication des dispositifs et appels à projets rend leur utilisation complexe pour les entreprises. Le rapport recommande de rendre les dispositifs plus visibles et progressifs, avec un cadre fiscal simplifié (extension du crédit d’impôt collaboration) et des règles de co-financements allégées (p. 38-39).

Visuel : « La complexité du système de valorisation de la recherche »
(Rapport p. 22)

Vers des mécanismes plus lisibles et progressifs

Le rapport recommande de simplifier le paysage : mettre en place un cadre fiscal plus clair (ex : renforcement du crédit d’impôt collaboration de recherche) et des dispositifs de co-financement allégés. Objectif : encourager les collaborations soutenues, par exemple faire évoluer les contrats Cifre vers des partenariats pérennes et progressifs (p. 38-39).

Évaluation, pilotage et structuration du système

Priorité à l’efficacité et à la pérennité

Avec la sortie du plan France 2030, il devient essentiel d’évaluer la performance réelle de chaque dispositif : certains peinent à démontrer leur utilité (p. 23-24, synthèse p. 5). Le rapport insiste donc pour sélectionner ceux qui se montrent simples, efficaces et accessibles – tant pour les chercheurs que pour les entreprises.

Trois axes majeurs pour l’avenir

  1. Coordination territoriale accrue (avec un rôle central pour les Pôles universitaires d’innovation – PUI, et SATT) ;
  2. Pilotage thématique renforcé (meilleure implication des agences programmes nationales) ;
  3. Développement d’une culture de la valorisation (par la formation, la communication, et l’exemplarité, p. 5, 35-37).

Acteurs majeurs : progrès, limites et mutations du modèle

SATT : des résultats solides mais un modèle à adapter

Les 13 SATT françaises, modèles à l’international, affichent des chiffres remarquables : 4 000 brevets déposés, 23 000 contrats de recherche signés, 852 startups créées (p. 25-27). Elles présentent un taux de transformation brevets/startups de 2,35 % en 2023, supérieur à Stanford ou au MIT.
Mais leur viabilité financière est encore en débat : l’objectif de rentabilité rapide a été jugé irréaliste par la Cour des comptes dès 2018. Aujourd’hui, la transformation vise à leur conférer plus de responsabilités territoriales et à ajuster leur modèle économique (p. 27, 35-37).

Visuel : « Les treize SATT en activité en 2025 »
(Rapport p. 27)

Des organismes publics moteurs

Au-delà des SATT, de grands organismes nationaux (Inria, Inserm, CNRS, CEA) jouent un rôle moteur avec des politiques d’incubation et de pré-maturation réputées : le CEA a déjà créé plus de 220 startups et investit massivement dans le développement et l’accompagnement (p. 28).

Startups de la recherche : un vrai dynamisme

Début 2023, 1 415 startups issues de l’enseignement supérieur ou de la recherche étaient recensées ; plus de la moitié accompagnées par des incubateurs. La valorisation économique est réelle, avec des exemples d’entreprises valorisées à plusieurs centaines de millions d’euros (p. 25).

Visuel : « Nombre de startups issues de l’enseignement supérieur et de la recherche »
(Rapport p. 25)

Freins structurels et leviers pour accélérer l’impact

Sous-investissement privé, potentiel à débloquer

Seules 5 % des dépenses de R&D publique sont financées par des entreprises (vs 11 % en Allemagne, p. 24). La France se place au-dessus de la moyenne européenne pour les co-publications public-privé, mais loin des leaders nordiques et suisse.

Visuel : « Part de la dépense intérieure de R&D des administrations financée par les entreprises »
(Rapport p. 24)

Visuel : « Co-publications public-privé par million d’habitants (2023) »
(Rapport p. 24)

Performance en brevets

Avec 1 669 demandes de brevets issus de la recherche publique déposées à l’OEB en 2023, la France est 3ᵉ de l’OCDE derrière les USA et l’Allemagne.

Visuel : « Nombre de demandes de brevets issus de la recherche publique déposées à l’OEB (2023) »
(Rapport p. 24)

Perspectives et recommandations

Simplifier, coordonner, diffuser la culture de valorisation

Le rapport invite à :

Sélectionner les dispositifs les plus efficaces et lisibles ;

Coordonner la gouvernance locale (PUI/SATT/OTT) et nationale ;

Former et accompagner davantage les chercheurs à l’entrepreneuriat et à la propriété intellectuelle (p. 39-40).

Visuel : « Synthèse des axes d’amélioration »
(Rapport p. 5 ou p. 39)

Miser sur les compétences et l’accompagnement

L’accent est mis sur la sensibilisation, la formation, la création de passerelles public-privé (loi Allègre, Starthèse, mentorat), et la reconnaissance de l’engagement innovant dans la carrière académique.

En conclusion

La valorisation de la recherche publique française progresse, portée par la multiplication des outils de transfert, un dynamisme entrepreneurial manifeste, et des SATT reconnues mondialement. Mais la complexité du système, le financement privé insuffisant, et la dispersion des efforts appellent à une rationalisation et une meilleure coordination. L’enjeu : transformer le potentiel scientifique en impact économique et sociétal concret.