EFFET DES PAYSAGES ET DES PRATIQUES AGRICOLES SUR LA DIVERSITE DES POLLINISATEURS DANS DIFFERENTS CONTEXTES AGRICOLES DU GRAND EST

Le projet ‘FARMBEES Grand Est’ (2025-2029) (Partenaires : Laboratoire Agronomie et Environnement / Bureau d’étude Entomo-Logic) a comme objectif de concevoir un programme d'observatoire long-terme des communautés de pollinisateurs dans un réseau d'exploitations agricoles de la Région Grand Est afin de produire des indicateurs d’état et d’évolution de ces communautés (abondance, diversité) dans différents contextes agricoles. Les changements de pratiques et de systèmes agricoles des
dernières décennies ont en effet conduit à des modifications majeures des paysages ruraux se traduisant par une simplification des assolements (homogénéisation des territoires), la raréfaction de certaines cultures (e.g. les protéagineux), une augmentation de la taille des parcelles agricoles
(ouverture des paysages), la perte d'habitats non cultivés à fort intérêt écologique (haies, prairies permanentes, arbres isolés). Les conséquences de ces évolutions de l’agriculture sur l'environnement sont nombreuses (pollutions, altération de la qualité des sols...) incluant le déclin de la biodiversité, avéré à de multiples échelles et qui touche de nombreux taxons inféodés aux milieux agricoles, comme les insectes pollinisateurs.

Dans ce contexte, le projet FARMBEES fait un lien fort entre les enjeux
majeurs autour de la transition agroécologique des systèmes agricoles et les enjeux de conservation de la biodiversité, à l’échelle nationale (Stratégie Nationale Biodiversité 2030) comme régionale (Stratégie Régionale pour la Biodiversité du Grand Est 2020-2027), notamment par la prise en compte
des trames vertes et le maintien des services écosystémiques, dont le service de pollinisation. Les pollinisateurs sont d’intérêt majeur dans les enjeux de conservation ; on les sait globalement en déclin (France, Europe notamment) alors qu’ils fournissent de nombreux bénéfices à la société : maintien de la flore sauvage (environ 78% des plantes à fleurs nécessitent la pollinisation par les insectes) et fonctionnement des écosystèmes, sécurité alimentaire par la participation à la fourniture de denrées
pour l’alimentation humaine (fruits, légumes…), qualité esthétique des paysages.

Dans ce contexte, l’objectif de la thèse sera de comprendre les relations entre l'abondance et la diversité des pollinisateurs et leurs déterminants potentiels comme les pratiques agricoles, les systèmes agricoles, et les paysages caractérisant les exploitations.

Les différentes étapes de la thèse seront :
- Rédaction d’une synthèse bibliographique des connaissances acquises sur les relations pratiques – systèmes – paysages / pollinisateurs dans différents contextes agricoles.
- Constitution d’un panel des 40 exploitations agricoles (couverture éco-géographique de la région et prise en compte des orientations technico-économiques principales : Grandes cultures, Polyculture-Elevage et si possible Viticulture).
- Acquisition de données caractérisant chaque exploitation et son contexte paysager (cartographie/SIG, enquêtes sur les exploitations et les pratiques).
- Acquisition des données sur le terrain (relevés pollinisateurs et ressources floristiques).
- Analyses et discussion des données.
- Analyse plus globale des capacités d’accueil de la biodiversité dans les exploitations partenaires (Analyse multicritère, multi-taxon)
- Valorisation – Diffusion des connaissances (Publications scientifiques ; Colloques ; Vulgarisation).

Etablissement : Université de Lorraine, Nancy
Ecole doctorale : SIReNa - Sciences et Ingénierie des Ressources Naturelles
Unité de recherche : UMR 1121 Laboratoire Agronomie et Environnement (Université de Lorraine – INRAE). 2 Avenue de la Forêt de Haye, 54500 Vandoeuvre-les-Nancy.

Modalités d’encadrement :
La thèse sera co-encadrée par Nadia MICHEL (MCF), Chantal RABOLIN-MEINRAD (IE) et Christian BOCKSTALLER (IR HDR) du Laboratoire Agronomie et Environnement (LAE). Le.La doctorant.e sera localisé.e sur le site de Nancy (ENSAIA, Vandoeuvre-les-Nancy) (déplacements occasionnels sur le site du LAE Colmar). Des interactions régulières auront lieu avec les partenaires du bureau d’étude ENTOMO-LOGIC, Valentin DELPIERRE et Margaux QUINANZONI. Des  points hebdomadaires seront faits entre le.la doctorant.e et l’équipe encadrante pour s’assurer de la bonne évolution du travail.

Le.La doctorant.e devra suivre un certain nombre de formations, en conformité avec le volume horaire attendu par l’école doctorale.

- Niveau d’étude Bac+5 en sciences de l’environnement/écologie et/ou agronomie
- Capacités d’initiative, aptitudes au travail en autonomie et en équipe
- Qualités rédactionnelles et d’expression (français et anglais)
- Compétences en analyses statistiques avancées sous R
- Compétences en écologie du paysage et en SIG (QGIS)
- Connaissances en agronomie et fonctionnement des systèmes agricoles
- Intérêt marqué et expérience du travail de terrain
- Des connaissances et compétences naturalistes en entomologie et plus précisément sur le groupe des pollinisateurs (abeilles sauvages, syrphes) seraient un plus
- Permis B et véhicule requis pour les campagnes de terrain