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Paroles de docteurs Mathilde MAILLARD : s'engager parallèlement à l'expérience doctorale

Dans cette troisième et dernière partie de notre entretien avec la doctorante Mathilde Maillard, nous avons abordé la question des activités et des engagements qu'elle a mené parallèlement à son expérience doctorale, des bénéfices qu'elle en a tiré, avant de donner une série de conseils.

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Au-delà de votre activité de recherche, vous semblez particulièrement active et menez plusieurs projets de front. Racontez-nous-en quoi consiste chacun de ces engagements.

Depuis le début de mes années à l’université, j’ai toujours eu à cœur de m’engager, de me lancer dans des aventures sociales et scientifiques. D’abord, l’association Indesciences est une association de vulgarisation scientifique par les étudiant-es et dont l’action cible les étudiant-es. Elle a été fondée par Pierre Chirsen, Romain Durand-de Cuttoli et Romain Bourboulou. Grâce à elle, j’ai pu assister à des évènements impressionnants comme le CSTI à Paris, les Fêtes de la Science ou encore réaliser des tweets lives pendant certaines conférences.

Concernant Pint of Science… En tant que grande amatrice de bière et de Sciences, c’était pour moi une évidence que de participer à ce merveilleux évènement, d’abord en tant que spectatrice, puis très rapidement à l’organisation. Il se trouve que sa fondatrice, Elodie Chabrol, est devenue plus qu’un mentor pour moi. Elle est devenue une véritable amie, et m’a permis de trouver le courage de lancer Bien Dans Ma Thèse. Elle me conseille au quotidien dans ma vie de chercheuse, comme dans ma vie d’auto-entrepreneuse. Son parcours, son travail et son enthousiasme m’inspirent et me font rêver.

Pour ce qui est de Bien Dans Ma Thèse, le but était de parler du doctorat, mais également (surtout) de le rendre visible et de le valoriser auprès des étudiant-es qui hésitent à se lancer à cause de trop nombreuses idées reçues, ou du manque, de représentation des docteurs et de visibilité des débouchés accessibles. Au travers du podcast Bien dans ma thèse, il était question de donner la parole à de jeunes docteur-es et doctorant-es au sujet de leur parcours, de leur choix, et de leur expérience au quotidien. Très vite, une véritable communauté s’est créée au cours du confinement, si bien que j’ai décidé de faire évoluer ce projet en une microentreprise. 

 

Chacun de ces engagements vous a permis de développer un réseau et des compétences propres (qui peuvent, ou non, nourrir votre activité de chercheuse), racontez-nous et parlez-nous des synergies entre votre activité de recherche et ces projets annexes. 

Toutes ces expériences m’ont clairement permis de rencontrer des personnes qui ont fait partie et qui font encore partie de ma vie de jeune chercheuse. J’ai eu l’occasion d’être invitée à intervenir dans différentes émissions, ce qui me procure aujourd’hui une visibilité intéressante. Cela me permet de toucher davantage d’étudiant-es. Je remarque surtout les compétences que j’ai pu acquérir. Avec ces expériences, des compétences techniques (montage, réalisation audio/vidéo, site web, supports de communications..) mais aussi humaines et scientifiques.

 

Que pensez-vous du travail en entreprise ? De l’entrepreneuriat ? Pensez-vous que votre formation et vos activités annexes vous préparent à relever ce type de défis ? 

J’ai envie de faire beaucoup de choses, mais je sais que je ne pourrai pas tout mener de front en même temps, ce qui est frustrant. Je reste convaincue que le doctorat mène à tout. Et pour moi c’est clairement un diplôme qui forme à devenir entrepreneur-e. Lorsque l’on mène un doctorat, on est, de fait, entrepreneur-e. On fait de l’intrapreneuriat à travers notre projet doctoral.

De mon côté, je suis en discussion pour intégrer une startup dès le dépôt de mon manuscrit, mais je suis parallèlement incubée pour développer une start-up inspirée des résultats de mon projet de recherche. J’ai également eu une proposition de post-doc au Royaume-Uni, ce qui me laisse, finalement, le luxe de pouvoir choisir mon après-thèse de manière assez sereine !

 

Quels conseils donneriez-vous : 
- à des (docteurs) étudiant-es ? intéressés par le doctorat ? Ou par votre champ disciplinaire ?  

La règle d’or pour commencer (ou pas) un doctorat est de se renseigner tout d’abord auprès d’autres doctorant-es qui vivent cette expérience. Il faut se renseigner et trouver des témoignages qu’ils soient négatifs ou positifs. J’insiste sur les témoignages positifs car il y en a très peu sur les réseaux sociaux. De plus, lorsque vous êtes potentiellement intéressé-e par un doctorat, il faut toujours se renseigner sur l’ambiance du laboratoire d’accueil, ainsi que sur l’équipe encadrante. À mes yeux, le sujet passe après le fait de choisir un environnement de travail sain et une équipe bienveillante. Le doctorat est une épreuve, au cours de laquelle vous êtes amené-e à traverser des moments difficiles. Il est essentiel d’être bien entouré.

 

- à toute personne qui s’interroge quant à une expérience de mobilité ? Vers la Grande Bretagne plus spécifiquement.

La mobilité pour l’instant est compliquée, surtout à destination du Royaume-Uni. Néanmoins j’encourage vivement les étudiant-es à vivre une expérience ailleurs, qu’il s’agisse d’un stage, ou d’un séjour de recherche, ou encore d’un post-doc. L’idée est de se rendre compte des diverses manières de pratiquer la recherche, dans un autre pays, ou dans un autre laboratoire. De plus, cela permet de se créer un autre réseau, et de développer de solides capacités d’adaptabilité. Pour moi la science se doit d’être pluridisciplinaire et d’être partagée. On ne peut mesurer à l’avance les retombées d’une nouvelle expérience, à l’instant T, ou dans l’avenir sur un temps plus long.

 

- à propos de l’importance et des bénéfices personnels et professionnels que l’on tire d’un doctorat ? 

Le doctorat est pour moi une véritable expérience professionnelle et personnelle qui me permet de développer de nombreuses compétences, mais surtout d’apprendre à me connaître. Le conseil que je peux vous donner c’est de profiter de ces 3 ans (ou plus) pour explorer des choses qui vous plaisent vraiment, pour débuter des formations que vous n’avez pas pu réaliser auparavant, d’essayer, de vous tromper, mais de toujours réessayer. N’ayant pas encore fini ma thèse, je n’arrive pas à être parfaitement objective et à avoir le recul nécessaire, mais ce que je sais c’est qu’avant le COVID j’étais vraiment épanouie dans mon doctorat, même si c’est une aventure difficile. J’ai toujours été bien entourée, accompagnée, encadrée et conseillée.

 

- concernant le réseau (comment le développer / le mobiliser) ? et les compétences ? et la manière de les utiliser pour monter / participer aux projets qui nous intéressent…

Pour y parvenir vous aussi, entourez-vous ! Allez à la rencontre de nouvelles personnes et constituez votre réseau. Rapprochez-vous dès que possible des associations de doctorants de vos domaines scientifiques respectifs, ou encore de l’école doctorale. N’hésitez jamais à être force de proposition pour assister à des conférences, des écoles d’été, des colloques… sans attendre que cela vienne de votre équipe encadrante. N’hésitez pas également à vous faire connaitre via LinkedIn, postez vos intérêts, vos avancées, vos victoires, mais aussi vos ratés, car il y en aura !

 


Découvrez également : 

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Paroles de docteurs : la mobilité doctorale vers le Royaume-Uni à la suite du Brexit

Le site de Bien dans ma Thèse 

Le compte Twitter Le doctorat part en live

La chaîne Youtube Bien dans ma thèse