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Paroles de Docteurs. Adam AITBENLASSEL :

Doctorant à l’Université Mohammed V de Rabat, Adam Aitbenlaassel partage son expérience de mobilité scientifique en France, entre structuration de la recherche, rencontres académiques et ouverture personnelle. L'ABG vous raconte...

Adam Maroc

 


Une expérience fondatrice : défis, apprentissages et rencontres structurantes

Après la thèse : vocation académique, mais horizons élargis

Quelques conseils pour oser la mobilité : rigueur, financements… et ouverture

Enfin ...


Trouver son cap : une recherche façonnée par l'école française du discours

Doctorant moniteur à l'Université Mohammed V de Rabat, Adam Aitbenlaassel consacre sa thèse à l'analyse du discours sur les crises politiques internationales. Très tôt, la France s'est imposée comme un passage décisif pour structurer son approche scientifique. « L'héritage intellectuel français a façonné ma formation depuis la licence. Quand on travaille sur l'analyse du discours, venir en France n'est pas un choix neutre : c'est revenir aux sources », explique-t-il.

Son sujet croise linguistique, sciences de l'information et de la communication, analyse du discours politique, rhétorique et communication internationale. Une cohérence qui l'a naturellement conduit vers le laboratoire LT2D de CY Cergy Paris Université : un ancrage immédiat, dit-il, lorsqu'il a découvert les travaux de l'axe "Médias et analyses du discours" dirigé par la professeure Luciana Radut-Gaghi.

Avec l'appui du directeur du laboratoire, Christophe Rey, il obtient une lettre d'invitation, puis une bourse de mobilité doctorale particulièrement sélective, issue de la coopération franco-marocaine. « Être lauréat deux fois de ce programme a été un immense encouragement. Cela m'a donné la force de m'investir encore davantage dans ma thèse. 

Une expérience fondatrice : défis, apprentissages et rencontres structurantes

Sa mobilité scientifique s'est ouverte sur une réalité bien connue des doctorants internationaux : trouver un logement en région parisienne. « Le logement à Paris a été la partie la plus difficile. J'ai vécu une semaine dans un studio provisoire avant de trouver une solution stable grâce à des amis », raconte-t-il. Les démarches administratives, en revanche, se déroulent avec une étonnante fluidité : la convention d'accueil est obtenue en moins d'une semaine grâce à l'efficacité de l'équipe du laboratoire.

Sur le plan scientifique, l'impact est immédiat. Lors de son premier séjour, Adam rédige un chapitre entier de sa thèse consacré au discours institutionnel pendant la crise Covid-19, en mobilisant le concept d'« architecture discursive » développé au LT2D. « Cette approche m'a apporté une structure analytique que je n'avais pas auparavant », souligne-t-il.

Le laboratoire, composé de chercheurs venus de nombreux pays (Roumanie, Italie, Iran, Brésil, Égypte…), devient pour lui un véritable espace d'ouverture. Il y découvre notamment la diplomatie scientifique, un champ de recherche qu'il ne connaissait pas et qui réoriente une partie de ses questionnements vers les enjeux géopolitiques. Les rencontres qu'il y fait laissent une trace durable : « Rencontrer Maingueneau, Charaudeau ou Doury… ce sont des moments qui marquent une carrière. On réalise que la recherche est un dialogue continu, au-delà des frontières. »

Après la thèse : vocation académique, mais horizons élargis

Adam se projette naturellement vers l'enseignement supérieur et la recherche. « Je veux devenir enseignant-chercheur. La transmission, l'encadrement et la production scientifique sont au cœur de mon identité professionnelle », affirme-t-il avec conviction.

Mais son passage en France a aussi élargi son champ des possibles. Il comprend désormais que ses compétences en analyse du discours peuvent trouver leur place dans des institutions européennes, des organisations internationales, des ONG ou des think tanks. « Beaucoup cherchent des profils capables de décoder les discours publics. J'ai vu comment l'analyse du discours peut éclairer des décisions à l'échelle internationale, et cela ouvre des perspectives inattendues. »

Quelques conseils pour oser la mobilité : rigueur, financements… et ouverture

De son expérience, Adam tire trois enseignements qui, selon lui, font réellement la différence lorsqu'on envisage une mobilité en France.

1. Construire un dossier solide et sincère

Pour Adam, tout commence par un dossier clair, cohérent, réfléchi. Pas un dossier « parfait », mais un dossier qui montre que le projet tient debout et que le candidat sait où il va. Il insiste sur l'importance de soigner les fondamentaux — CV, publications, cohérence scientifique — mais surtout d'assumer une forme d'honnêteté intellectuelle : « Ce qui distingue un bon dossier d'un dossier accepté, c'est la clarté de l'intention et la rigueur du projet. On voit tout de suite quand un candidat sait pourquoi il part. »

2. Chercher activement — et intelligemment — les financements

Adam rappelle que les opportunités sont nombreuses, mais que très peu de candidats prennent le temps de les explorer : Erasmus+, PHC Toubkal, AUF, bourses CNRST–Campus France, Eiffel, dispositifs internes aux universités… Pour lui, la clef est simple : être en veille, et ne pas attendre que l'information tombe du ciel. « La différence entre ceux qui partent et ceux qui renoncent, c'est souvent une question de vigilance. Les financements existent — mais il faut aller les chercher. »

3. S'ouvrir aux autres, aux méthodes, aux cultures académiques

Enfin, Adam insiste sur la posture : rester curieux, s'adapter, accepter d'être bousculé. Participer aux séminaires, poser des questions, se laisser surprendre par les approches nouvelles… « La mobilité n'est pas seulement un déplacement : c'est un déplacement intellectuel. Si vous restez dans votre zone de confort, vous ratez 80 % de ce qu'elle peut vous offrir. »

Enfin ...

La trajectoire d'Adam Aitbenlaassel montre ce que peut devenir une mobilité lorsqu'on s'y engage pleinement : un accélérateur scientifique, un moteur de transformation personnelle et, parfois, le début d'un parcours international. Pour lui, la mobilité n'est pas un simple « plus » dans un CV, « C'est un passage fondateur. Une rencontre entre des idées, des cultures, des personnes — et une façon de redéfinir ce que l'on veut devenir.» 

Un témoignage inspirant, qui rappelle que sortir de son cadre peut ouvrir des horizons que l'on ne soupçonnait pas.

 

Pour en savoir plus...

Découvrez le témoignage complet d'Adam AITBENLASSEL, in extenso, avec tous les détails de son parcours, ses conseils approfondis et son retour d'expérience :

Lire l'entretien intégral 

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