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La France face aux géants de la mobilité étudiante internationale : chiffres et perspectives

La mobilité étudiante internationale est en pleine expansion, reflétant une compétition accrue entre les grandes puissances éducatives. La France, positionnée parmi les pays attractifs, voit ses chiffres évoluer rapidement face à des acteurs majeurs comme les États-Unis ou la Chine.

Découvrez dans cet article une analyse chiffrée, claire et accessible, basée sur les Chiffres de la mobilité 2025 de Campus France, afin de mieux comprendre la place de la France dans le contexte mondial de l’accueil des étudiants et des doctorants en 2025.

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La France dans le panorama mondial : chiffres et tendances en 2024

La mobilité internationale doctorale

Les géants mondiaux de la mobilité étudiante

La position actuelle et les enjeux de la France dans la compétition mondiale

Perspectives et stratégies pour la France en 2025


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La France dans le panorama mondial : chiffres et tendances en 2024

La France dans la hiérarchie mondiale de la mobilité étudiante

En 2024, la France accueille approximativement 430 000 étudiants étrangers, ce qui constitue une croissance significative (+17 % en cinq ans) par rapport à 2019. Ce chiffre qui la classe en septième position mondiale témoigne d’une attractivité qui s’améliore, mais reste encore inférieure à celle des leaders mondiaux. Par exemple, les États-Unis, qui restent la première option pour les étudiants internationaux, accueillent en moyenne plus de 873 000 étudiants étrangers, soit une part d’environ 16 % du flux mondial. La Chine, acteur majeur en tant qu’origine de mobilité, attire à son tour environ 324 000 étudiants internationaux, renforçant sa stature de puissance dans ce domaine.

La croissance de l’attractivité française 

La tendance récente montre que la France, malgré un contexte mondial souvent incertain, a enregistré une progression remarquable, notamment dans l’accueil des doctorants, avec une croissance de +21 % en cinq ans. C'est la preuve d’un positionnement stratégique, en particulier dans le secteur de la recherche et de la formation doctorale, qui constitue une vitrine importante pour le rayonnement français. La récente augmentation de ses flux montre que la France reste une destination crédible pour les étudiants de haut niveau, notamment européens et africains, mais doit encore faire face à une forte concurrence.

La mobilité doctorale internationale

Principaux pays d’origine des doctorants internationaux en France

La majorité des doctorants étrangers en France proviennent d’Asie (31 %), notamment de Chine (10 000 étudiants en 2023-2024), suivie du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) avec 28 %. Les pays européens représentent aussi une part importante, avec l’Allemagne, l’Italie, et la Roumanie. La croissance des doctorants subsahariens (+34 % en 5 ans) et européens (+21 %) montre une diversification. Toutefois, la baisse du nombre de demande de visas par les étudiants algériens (-23 % en 2024) pourrait freiner ces flux. La France demeure une destination attractive grâce à ses universités réputées, mais la compétition internationale est forte.

Répartition par discipline et par type d’établissements

Les disciplines scientifiques dominent, avec 80 % des doctorants en sciences fondamentales, Médecine ou ingénierie. 70 % sont accueillis dans des universités publiques, 30 % dans des écoles d’ingénieurs ou organismes de recherche. Les sciences fondamentales représentent près d’un tiers des doctorants étrangers, principalement dans les institutions pluridisciplinaires. Toutefois, la part des doctorants en sciences sociales et humaines reste modérée, soulignant une nécessité de diversification pour renforcer l’attractivité globale.

          

Les géants mondiaux de la mobilité étudiante

Les acteurs principaux et leur dynamisme

  • États-Unis : Avec plus de 873 000 étudiants étrangers accueillis, leur position reste dominante. Le pays détient environ 16 % du total mondial des flux étudiants. Les Etats-Unis accueillent 873 576 étudiants internationaux (2022, p.12), dont 122 700 doctorants (p. 14). Ils concentrent 31 % de la population mondiale de doctorants internationaux.
  • Chine : Attire près de 211 000 étudiants, jouant un rôle central dans le flux mondial, avec une forte influence également à l’étranger, où de nombreux étudiants chinois poursuivent des cursus dans des universités étrangères. La Chine est également une origine majeure, notamment pour les étudiants en Asie et au-delà, renforçant la compétition pour l’accueil international.
  • Royaume-Uni : Il accueille presque 675 000 étudiants internationaux, le taux de croissance étant exceptionnel (+55 % en cinq ans). La croissance est surtout portée par la mobilité indienne, qui devient la première origine des étudiants au Royaume-Uni, devant la Chine.
  • Allemagne : Elle séduit environ 403 500 étudiants étrangers, avec une augmentation de 56 % sur la même période. Son positionnement comme hub européen de la formation supérieure est consolidé, notamment dans les domaines scientifiques et technologiques.

La compétition pour la mobilité doctorale 

Le secteur de la recherche et du doctorat représente une catégorie stratégique pour ces pays, car elle garantit un rayonnement international, ainsi qu’un flux de connaissances et de collaborations. En 2022, la majorité des doctorants internationaux étaient accueillis par les États-Unis (31 %), suivis par le Royaume-Uni (11 %), l’Allemagne (7 %) et la France (6 %). La croissance de cette population, désormais en forte hausse (+21 % en cinq ans), est un indicateur clé pour mesurer la capacité d’un pays à attirer les futurs chercheurs et innovateurs.

La position actuelle et les enjeux de la France dans la compétition mondiale

La France, un acteur en croissance mais encore en retard par rapport aux leaders 

Entre 2017 et 2022, la France a enregistré une hausse de 21 % du nombre d’étudiants internationaux accueillis, contre +56 % pour l’Allemagne et +55 % pour le Royaume-Uni, chiffres nettement supérieurs à la progression française (p. 6 et 12). Malgré une politique d’internationalisation ambitieuse, la France demeure à la traîne de ces principaux concurrents européens.

La bataille pour l’attractivité mondiale 

Les grands pays d’accueil, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne ou encore le Canada (+60 % sur la période 2017–2022), ont tous connu des croissances supérieures à 50 % grâce à des stratégies d’ouverture et de facilitation de séjour pour les étudiants étrangers (p. 6 et 12). La France doit poursuivre ses efforts pour rester compétitive, notamment en simplifiant les démarches, en renforçant ses partenariats internationaux et en valorisant ses filières d’excellence.

La réaction face à la contestation mondiale 

Si des pays comme les États-Unis (-15 % sur la même période) et l’Australie (+0 %) ont connu un ralentissement ou une stagnation, la France a su préserver sa stabilité en restant largement ouverte pendant la pandémie (p. 6-7). Pour dynamiser davantage ses flux, une politique ambitieuse, axée sur la recherche, la formation et la simplification des procédures, reste nécessaire.

Perspectives et stratégies pour la France en 2025

Maintenir et renforcer la position française face à la compétition mondiale 

Les chiffres annoncent une compétition rude pour les années à venir. La France doit s’engager dans une stratégie proactive pour valoriser son excellence académique, développer ses réseaux internationaux, et simplifier ses démarches d’inscription et de séjour pour les étudiants étrangers. La mise en place de programmes spécifiques pour attirer les doctorants, les chercheurs ou encore les étudiants en mobilité longue durée doit être renforcée.

La nécessité d’un projet de long terme 

Vers 2025, des enjeux importants se posent : l’attractivité doit être pensée selon une approche multi-dimensionnelle, intégrant non seulement l’accueil mais aussi :

  • l’accompagnement ;
  • la qualité de vie ;
  • et les perspectives professionnelles post-études.

La France doit aussi continuer à miser sur ses pôles d’excellence dans la recherche, la formation et l’innovation pour faire rayonner ses universités à l’échelle mondiale. La collaboration européenne, notamment avec l’espace Schengen, constitue une opportunité à saisir pour élargir ses partenariats.

La contribution bénéfique des étudiants internationaux 

Maintenir une forte attractivité n’est pas qu’une question de quantité, c’est également un enjeu stratégique de développement, d’innovation, et d’influence. Les étudiants et chercheurs étrangers participent à la vitalité des universités, font connaître la culture et la science françaises à l’échelle mondiale, et apportent des externalités positives pour l’économie et la société françaises.

En conclusion

Forte de son histoire universitaire, de la qualité reconnue de ses formations et de son excellence scientifique, la France demeure un acteur majeur sur la scène académique mondiale. Mais dans un contexte de concurrence internationale accrue, l’attractivité n’est jamais acquise : il lui faut donc nourrir une ambition renouvelée en faveur de l’accueil, de l’ouverture et de l’innovation. En continuant à :

  • simplifier ses processus administratifs ; 
  • à enrichir ses partenariats internationaux ;
  • et à valoriser ses filières d’excellence.

Elle pourra conforter sa place parmi les grandes nations universitaires, tout en faisant de la mobilité internationale un atout pour sa recherche, son économie et son influence globale.