Communs numériques éducatifs, médiations et logiques d’acteurs : une approche par les usages et les pratiques informationnelles

Contexte

Dans les questionnements portant sur les usages numériques, les enjeux relatifs au développement de communs numériques – un commun numérique étant entendu comme « une ressource numérique produite et entretenue collectivement par une communauté et gouvernée par des règles qui lui assurent son caractère collectif et partagé » – sont régulièrement réactualisés. Ils portent à la fois sur les modalités de production, de participation, de régulation et d’exploitation de ces communs. Dans le champ éducatif, la stratégie du numérique pour l’éducation 2023-2027[1]  portée par le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche présente le soutien au développement des communs numériques comme un élément majeur pour la constitution d’une « offre numérique raisonnée, pérenne et inclusive ». La mise en œuvre et le développement de la Forge des Communs Numériques Educatifs[2] illustre notamment cet engagement. Ce dispositif, mobilisant une infrastructure sociotechnique, divers relais auprès d’enseignants des premier et second degrés, des actions de formation ou de sensibilisation est au centre de travaux de recherche menés dans le cadre du GTnum Forges[3]. Ce projet de thèse s’inscrit dans la continuité des travaux du GTnum Forges et vise leur enrichissement et leur élargissement.

Le projet de thèse

Pour éclairer les processus à l’œuvre dans la constitution de communs numériques, les facteurs d’adhésion ou de rejet des modalités collaboratives qui les sous-tendent, les dimensions affectives et identitaires à l’œuvre dans les espaces de collaboration et de coopération, il s’agira de saisir à la fois des pratiques – d’information, de partage, de collaboration – habituelles d’enseignants, ainsi que des représentations relatives aux communs numériques.

Au-delà d’une approche uniquement descriptive, cette recherche doctorale devra interroger et caractériser la diversité des médiations humaines et techniques qui rendent possible le développement de communs. Les questionnements pourront à la fois porter sur les usages numériques en contexte professionnel et personnel, la littératie numérique, l’horizon informationnel des enseignants, les logiques d’engagement vers le collectif, l’identité professionnelle enseignante. In fine, le travail de recherche doctorale contribuera à éclairer les dynamiques qui soutiennent les pratiques informationnelles.

La collecte de donnée sera menée sur un terrain issu des travaux du GTnum Forges : sur le plan méthodologique il est attendu que le.la candidat.e s’appuie sur les résultats des premiers travaux du GTnum (ateliers participatifs, questionnaire, etc.) qui constitueront le socle sur lequel pourront d’appuyer ses propres contributions.

Le Centre de Recherche en Éducation de Nantes (CREN), créé en 1985, est le laboratoire de recherche en éducation de l’Université de Nantes et de l’Université du Mans. Reconnu par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche depuis 1995, il développe des recherches sur la conception de formation, le plurilinguisme, les politiques d’éducation, la qualité de vie à l’école, les apprentissages et les valeurs en éducation. Laboratoire pluridisciplinaire, le CREN rassemble une cinquantaine de chercheurs en Sciences de l’éducation, en Psychologie, en Sociologie, en Philosophie, en Informatique, en Sciences du langage, en Information-Communication et accueille une cinquantaine de doctorants.

Le thème 1 du CREN, qui accueillera le ou la doctorant(e), a pour orientation la conception d’outils, de situations ou de dispositifs d’éducation et de formation.  Il contribue à des recherches basées sur l’analyse des processus d’enseignement-apprentissage en situation, en vue de la conception d’artefacts ou de dispositifs de formation, dans le champ de l’enseignement, la formation, de l’éducation, tout en se démarquant d’un point de vue technocentré.

Cette thèse se déroulera au sein du thème 1 du CREN « Conception de formation et médiation par le numérique » sur le site de Laval, en Mayenne (53), au Centre de Recherche et d'Innovation de l'Université du Maine en Mayenne (CERIUM²) ou éventuellement sur le Campus du Mans

Titulaire d’un Master 2 en Sciences de l’Information et de la Communication ou en Sciences de l’Education et de la Formation.

Le candidat ou la candidate présentera une expérience ou un intérêt avéré pour :

• la notion de communs, en particulier dans le champ éducatif ;
• les ressources éducatives libres ;
• l’adaptation et le partage de ressources numériques destinées à la formation ;
• l’analyse de pratiques numériques.

Il est attendu :

• une capacité à travailler en équipe sur une thématique transversale et pluridisciplinaire ;
• une formation aux méthodes de recueil et d’analyse de données quantitatives et qualitatives qui aura idéalement été mise en œuvre lors d’un stage ou dans les travaux préparatoires au mémoire.