Alimentation scolaire pour lutter contre les multiples formes de malnutrition

• Contexte :

La malnutrition sous toutes ses formes – carences en micronutriments, surpoids et obésité – constitue un enjeu majeur de santé publique dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Ces problématiques touchent désormais les adolescents, une période critique où se consolident les comportements alimentaires et de mode de vie. Une alimentation déséquilibrée, la sédentarité et l’inactivité physique augmentent le risque de maladies non transmissibles (MNT) telles que le diabète de type 2 ou les maladies cardiovasculaires. On estime que près de 70 % des décès dus aux MNT à l’âge adulte sont liés à des facteurs de risque apparus dès l’adolescence. Dans ce contexte, les environnements alimentaires scolaires jouent un rôle central pour promouvoir une alimentation saine et des comportements favorables à la santé. Les écoles offrent une plateforme stratégique pour atteindre un grand nombre d’adolescents via des repas équilibrés, des programmes de santé (supplémentation, suivi nutritionnel), l’éducation à la nutrition et la promotion de l’activité physique. Si de nombreuses interventions ont été évaluées dans les pays du Nord, les données manquent dans les pays du Sud pour comprendre la qualité des environnements scolaires et identifier les leviers d’action permettant d’améliorer la nutrition et la santé des adolescents. Documenter ces environnements est donc essentiel pour orienter les politiques publiques et améliorer l’efficacité des programmes existants.

• Objectif de la thèse

La thèse s’appuiera sur deux études récentes et complémentaires menées au Kenya (2022–2024) et au Vietnam (2024), qui ont permis d’évaluer les environnements alimentaires scolaires dans des contextes variés (urbain, péri-urbain, rural) et en utilisant des méthodes quantitatives, qualitatives et participatives.  Un cadre conceptuel commun, fondé sur 58 indicateurs internationaux de bonnes pratiques, a été utilisé pour analyser les politiques nationales et la mise en œuvre des programmes de nutrition et de santé scolaire dans les deux pays. Une série d’ateliers participatifs avec la communauté scolaire et des décideurs a également permis d’identifier les principaux défis et leviers d’action pour améliorer les environnements alimentaires scolaires. Au Vietnam, ce travail a également abouti à la création d’un outil de sensibilisation innovant - un animé de 2 minutes – actuellement en phase de test auprès des adolescents.

En s’appuyant sur les données issues de ces deux études, les objectifs de la thèse sont les suivants :

• Caractériser les environnements alimentaires scolaires (dans et autour des écoles) dans des contextes urbains, péri-urbains et ruraux au Kenya et au Vietnam ;
• Identifier les leviers d’action pour rendre ces environnements plus favorables à la santé des adolescents.

• Déroulement et encadrement de la thèse

La thèse sera encadrée par Mathilde Savy, directrice de recherche IRD à Montpellier, et Agnès Le Port, chargée de recherche IRD actuellement en poste au Vietnam, toutes deux co-investigatrices des projets de recherche sur lesquels repose ce travail.
Sous leur supervision, vous mènerez les activités suivantes, en plus des enseignements doctoraux obligatoires :

• Revue de littérature et lecture approfondie des documents de projets pour s’approprier la problématique à l’échelle internationale, le sujet de thèse, les cadres conceptuels et les données existantes.
• La rédaction de 4 articles scientifiques (2 sur le Kenya, 2 sur le Vietnam) en s’appuyant sur les rapports produits dans le cadre des projets. Des analyses complémentaires, quantitatives et/ou qualitatives pourront être menées selon les besoins.
• En option, vous pourrez vous investir dans la conception et la mise en œuvre d’une étude pilote dans les écoles visant à sensibiliser les adolescents à une alimentation saine et à une activité physique régulière, à l’aide d’outils éducatifs innovants (animé, jeux participatifs). Ce volet pourra impliquer des missions de terrain de courte durée au Vietnam.

Vous serez rattaché au pôle SAND de l’UMR MoISA. Vous bénéficierez d’un environnement scientifique interdisciplinaire stimulant et participerez pleinement à la vie de l’équipe, notamment à travers les séminaires mensuels du pôle. Vous interagirez avec nos partenaires du Kenya (African Population and Health Research Center) et du Vietnam (National Institute of Nutrition) qui ont co-portés ces projets avec l’IRD. 

L'IRD est un organisme de recherche public français pluridisciplinaire qui, depuis près de 80 ans, s'engage dans des partenariats équitables avec les pays du Sud et dans les Outre-mer français.

Acteur de l'agenda international pour le développement, ses priorités s'inscrivent dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD).

Ensemble, scientifiques et partenaires de l'Institut proposent des solutions concrètes pour répondre aux défis globaux auxquels les sociétés et la planète font face. Cette relation gagnante-gagnante fait de la science et de l'innovation des leviers majeurs du développement.

L'Institut est placé sous la double tutelle du ministère chargé de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et de celui chargé de l’Europe et des Affaires Étrangères.

• Le profil que nous recherchons

Vous avez développé les compétences suivantes :

• Maitriser (autonome ou quasi-autonome) l’analyse statistique à un niveau intermédiaire, notamment avec les logiciels R ou STATA.
• Être familier ou au moins sensible aux méthodes d’analyse qualitative (entretiens, observations, codage thématique).
• Avoir un solide esprit de synthèse, une capacité de traiter des données complexes pour en extraire les éléments clés.
• Avoir d’excellentes capacités de rédaction scientifique, en particulier en anglais, pour la production d’articles, de rapports ou de briefs incluant des recommandations pour orienter les politiques publiques.
• Anglais C1-C2

Vous faites preuve des qualités humaines suivantes :

• Fort engagement scientifique et curiosité intellectuelle.
• Volonté de valoriser les résultats de la recherche (à travers des conférences et des publications notamment).
• Aptitude à travailler en équipe et en contexte interculturel (Kenya et Vietnam).
• Rigueur et sens de l’organisation.